samedi, avril 01, 2006

Le spectateur sorti du bosquet

Ce matin, entre divers travaux quotidiens, ménagers, d'entretien, forcés, je prends quelques secondes pour revenir dans Blogworld, persuadé que mon blog est resté caché au milieu de tous les autres, pratiquement introuvable. Et là, divine surpise, un commentaire, le PREMIER commentaire, et quel commentaire : un inconnu a lu pour la première fois quelque chose que j'avais écrit.
J'avais eu un lecteur. Je me suis senti grâce à lui comme un coureur de marathon, pas un de ceux qu'on voit parfois couper le ruban, les bras levés vers le ciel, à New York, Boston, Paris ou Londres. Non, plutôt de ceux qui espèrent secrètement qu'un jour, à force d'entraînement, de sacrifices et d'utopie, ils passeront la barre des 4h30 pour petit à petit grimper vers les sommets stratosphèriques que constituent les 3h30 et enfin récompense suprème, un jour couper le ruban... Donc j'étais parti de bon matin, avec un peu de courage, beaucoup d'illusions et ma tenue flambant neuve. Les premiers kilomêtres, c'était comme j'imaginais. Les foulées s'enchaînaient, souples et régulières. Puis le vent se leva, contraire, et de gros nuages se regroupèrent au loin, menaçants, comme une armée prête à mettre en déroute un ennemi présomptueux. L'attaque fut terrible : en un instant, j'étais trempé jusqu'aux os, la pluie battait mon visage, m'empêchant de reprendre mon souffle. Je me sentais perdu, isolé au milieu de cette tempête. Je perdais espoir, désirais abandonner ce sport ingrat sur le champs. Quand soudain, derrière un bosquet, le claquement régulier d'une salve d'applaudissement retentit. Je croyais perdre la tête quand le spectateur sorti du bosquet se tint presque devant moi, m'encourageant comme si j'entamais la dernière ligne droite du marathon des Jeux Olympiques avec quelques mètres d'avance sur mes poursuivants. Je repris espoir, sentis mes jambes se ressaisir et parvint, en conservant l'image de ce soutien aussi important qu'inattendu à rejoindre mon but. Ce spectateur s'appelle Leo Nil et je le remercie . Grâce à lui, je reviendrais courir sur les chemins...
Ecrire, c'est s'entraîner pour le marathon chaque jour. Alors merci aux spectateurs...